Collecte 2019


Région de Wosera, aire de l'ethnie Abelam. Mon point de départ, une guesthouse en parpaing et tôle protégée par un mur d'enceinte hérissé de barbelés. Ce type d'établissement situé au bord de la route principale doit se protéger d'une délinquance que l'on ne retrouve pas dans les villages.
J'ai donc loué un 4x4 pour me rendre dans cette zone. Deux guides m'ont fait défaut, je me résous donc à partir seul, accompagné d'un chauffeur embauché pour quelques jours.
Ce chauffeur connaît les routes de la région, qui ne figurent pas sur les cartes,
et surtout, est en capacité de conduire sur des chemins défoncés et boueux, ce qui n'est pas mon cas.

Nous arrivons dans un des nombreux villages de culture Abelam. Peu d'entre eux sont accessibles par la route, il faut emprunter des sentiers et marcher pour les atteindre. Pour des raisons de sécurité et de temps, je préfère ne me déplacer qu'en véhicule. Dans ce village doit m'attendre un homme rencontré quelques jours auparavant à Wewak et qui m'a indiqué avoir réuni lui-même un certain nombre de pièces provenant de plusieurs endroits différents.
En effet, je découvre une belle  série de heaumes "baba tagwa", des masques à igname, et divers petits objets intéressants
Je poursuis mes recherches dans plusieurs autres villages, tous accueillants, agréables, loin de l'ambiance "bord de route" de ma guesthouse.

Ces images paisibles ne me font cependant pas oublier que la région est connue pour de nombreux braquages/hold up sur des véhicules se déplaçant entre différents villages. Quelques uns de mes confrères marchands en ont fait les frais.
Me voici dans le district de Maprik, voisin de celui de Wosera, également dans l'aire Abelam. Je connais bien cette case pour l'avoir déjà photographiée lors de mes voyages de collecte précédents. J'ai été informé qu'elle était délabrée et sur le point d'être remplacée par une nouvelle case encore en construction.
C'est bien le cas et j'espère pouvoir à cette occasion acquérir quelques belles pièces, notamment cet exceptionnel linteau de plus de 5m de longueur.

Les clans du village se sont mis d'accord pour le vendre, un autre étant déjà en cours de fabrication. L'argent contribuera à financer la construction de la nouvelle case.     
A l'intérieur : des sculptures, des écorces peintes, des masques...
Certains de ces objets peuvent être achetés, d'autres non, comme cette parure portée par ce jeune homme qu'il souhaite conserver.

Une autre pièce de cette case abrite sculptures et écorces peintes. J'emporterai avec moi les écorces, pas les sculptures dont le bois léger qui les constitue est en mauvais état.


Je quitte la zone Abelam et ses routes pour un autre environnement, celui du fleuve Sépik. Mon guide et son équipe m'attendent avec tout le matériel nécessaire (pirogues, moteurs, carburant) en plus de tout ce que j'amène avec moi (nourriture, bâches, sacs, etc.)

Nous commençons par visiter des villages Iatmul. Sur cette photo, une femme me montre comment se porte cette coiffe traditionnelle.

Voici une ancienne moustiquaire. Constituée de fibres végétales tressées et maintenue à l'aide d'arceaux en bois, elle forme un tunnel dans lequel une famille pouvait s'abriter pour la nuit. Si cette moustiquaire empêche effectivement les insectes de passer, elle retient la chaleur et n'offre qu'un espace restreint à ses occupants. Y dormir devait être très pénible. Ces moustiquaires ne sont plus utilisées depuis des décennies.

Ici, une petite case démantelée. Un poteau de case, typiquement Iatmul, subsiste.

J'ai pu acquérir un certain nombre d'objets, qui sont amenés sur la berge pour être transportés sur ma pirogue.

Certains de ces objets sont lourds, volumineux, fragiles et encombrants. Mon guide et son équipe veille a les manipuler et les disposer avec précaution.

L'indispensable bâche pour protéger du soleil et de la pluie.

Pause restauration. Sous ce toit de paille, des poissons sont en cours de fumage.

Après l'aire Iatmul et après avoir laissé tous les objets achetés dans mon village base, celui de mon guide, nous prenons la direction de la rivière Karawari. Ce sont des heures et des heures de pirogue avant d'arriver dans les premiers villages de cette région.

Nous passerons la nuit dans le village d'Yimas, accueilli par les enfants, ravis de cette animation inattendue.

Le lendemain, nous reprenons la "route". Remonter la Karawari et ses affluents nous rapprochent des zones montagneuses des Highlands. L'eau est plus froide, le courant plus fort et le niveau de l'eau peut très vite augmenter si des pluies importantes surviennent.

La navigation n'est donc pas du tout la même que sur les eaux plus calme du moyen sépik.

Elle peut même devenir compliquée lorsque le courant est fort et que des arbres, pas toujours visibles, forment des obstacles à éviter.

 


Retour sur les eaux plus calmes d'un affluent avec la possibilité d'admirer une nature merveilleuse.

Nous nous arrêtons sur cette plage de galets, près d'un village isolé. Nous n'irons pas plus loin en amont, il n'y a plus de villages.

Une belle orchidée.

Triste découverte pour un collecteur, ce tambour à fente a été abandonné dans la végétation. Il est aujourd'hui pourri, irrécupérable.

Un second a coté est dans le même état.

Retour sur la Blackwater. Nous allons établir notre camp pendant quelques jours au sommet d'une colline qui offre une vue somptueuse.

Nous dormirons dans une case de passage.

Un petit déjeuner qui n'aurait pas été meilleur dans un 5 étoiles.


Étonnamment, ce superbe garamut (tambour à fente), est seul au sommet d'une colline offrant une vue dégagée sur la région Blackwater. La case où il se trouvait a disparu depuis longtemps, il en est le dernier vestige.

Sur la berge d'un étroit cours d'eau, cet homme nous attend pour nous montrer cet étonnant yipwon qu'il possède.

Extraordinaire et immense poteau de case.


Il ne s'agit pas sur cette photo d'une ancienne case dont ne subsisteraient que les poteaux, c'est au contraire une case en construction.

Ce serpent n'est pas dangereux, il rappelle cependant que la région abrite de nombreuses espèces venimeuses.

Un autre village, à l'emplacement d'une ancienne case.

Dans ce même village, j'ai la chance d'être autorisé à rentrer dans la case de cérémonie où sont cloitrés plusieurs jeunes hommes qui ont été récemment initiés et scarifiés. La coutume les oblige à rester dans la case le temps que leurs plaies guérissent et de recevoir l'enseignement réservé aux initiés.

Je découvre alors que la face interne du toit est ornée de très grands masques en vannerie, extraordinaire! Ces masques symbolisent la présence des ancêtres qui accompagnent les jeunes. Ce type de masque en vannerie est habituellement disposé au-dessus des entrées de case pour les protéger, on parle alors de "gable mask". Il faut donc constater qu'ils ont un autre usage.
Puis-je en acquérir ? Je pose la question. Il m'est répondu qu'ils sont encore en fonction mais qu'à condition de n'en acheter que quelques uns, et sous réserve de payer un bon prix, cela sera possible. Il s'ensuit de longues discussions avec les différents représentants de clans pour aboutir à l'acquisition de plusieurs masques.

Les masques choisis sont sortis.


Je négocie la location d'un "banana boat" auprès de villageois pour qu'ils emmènent ces masques à mon camp de base.

Ouf! Tout rentre.

Visite d'un autre village des Blackwater où je retrouve d'autres poteaux anciens, superbes et de taille raisonnable. Je les connais pour être déjà venu plusieurs fois à cet endroit.




Je vais quitter la région Karawari/Blackwater. La collecte est bonne et comporte nombre de grandes pièces. Je dois acheter une pirogue que l'on met à couple de celle de mon guide pour recevoir tout le volume et le poids du chargement. Cela nous obligera à regagner le moyen sépîk, à contre courant, très, très lentement. Nous mettrons près de 12 heures.

Je vais quitter la région Karawari/Blackwater. La collecte est bonne et comporte nombre de grandes pièces. Je dois acheter une pirogue que l'on met à couple de celle de mon guide pour recevoir tout le volume et le poids du chargement. Cela nous obligera à regagner le moyen sépîk, à contre courant, très, très lentement. Nous mettrons près de 12 heures.


L'écorce en haut à gauche témoigne d'une certaine évolution de la tradition!

Voici un membre de mon équipe qui entreprend de grimper au sommet d'un palmier à betel, au tronc très fin, pour y cueillir des noix d'arec.


Il redescend avec une grappe de noix.



La fin de mon expédition sur le fleuve est proche. Malgré la pluie, mon équipe utilise trois pirogues pour y installer un treillis de grosses tiges de bambou et l'indispensable bâche pour protéger les objets.



Encore quelques heures de fleuve à vitesse réduite.

Pour atteindre le village où m'attend un camion.

Nouvelle opération de déchargement et chargement.

Tout s'est bien passé et une fois n'est pas coutume, le camion n'avait pas de retard et n'est pas en panne.

Reste à procéder au dernier chargement, celui du conteneur.
Qui sera expédié en Bretagne.

































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